Nous quittons notre Sud natal le temps d’un week-end pour se rendre à Paris, lieu de l’excellence gastronomique où le plus dur est finalement de fixer son choix sur l’endroit qui pourra combler au mieux nos papilles.

Le mien se fit relativement rapidement sachant que cela faisait des mois, voire des années, que je voulais fouler ce temple de la gastronomie italienne dénommée le Ciasa Mia.

Cette envie, jusqu’alors inassouvie, trouvait son origine dans un reportage « vu à la télé », plus précisément dans le très apprécié « Les Dessous de Tables de François Simon« , diffusée sur Direct 8.

La simple vue des images, les critiques pour le moins dythirambiques de ce gastronome averti, et plus encore mon indéfectible amour pour la cuisine italienne, suffirent ainsi à me convaincre de réserver rapidement mon samedi soir dans cette fameuse adresse, située, qui plus est, au pied du Panthéon.

Rendez-vous était ainsi pris, et mon impatience ne faisait qu’égaler mon enthousiasme.

Le fait de nourrir trop d’espoir peut s’avérer périlleux, mais dans ce cas précis, ce ne fut pas le cas.

Au contraire, je peux même affirmer, ce qui est pour le moins rare me concernant, que tout était absolument parfait.

Tout d’abord le lieu des plus romantiques avec ses lumières tamisées et ses murs en pierre donnant encore davantage de chaleur à l’endroit.

Vient ensuite l’accueil chantant des deux hôtes, dont l’accent authentique parviendra à vous faire un temps oublier les prix un peu mirobolants des mets proposés.

Il est vrai que le seul bémol qui pourrait venir freiner mon enthousiasme débordant se rapporte à la carte, qui, à mon sens, faisait une place trop prédominante aux poissons et crustacés au détriment de plats végétariens ou à base de viandes.

En effet, à l’exception d’une entrée et d’un plat, tous les autres mets contenaient un aliment issu de la mer.

Le Ciasa Mia propose deux menus dégustations, oscillant entre 60 et 80 euros, mais nous avons opté pour des plats à la carte.

Dès nos choix fixés, tout le repas fut placé sous le signe des saveurs, de la découverte, voire de véritables orgasmes culinaires.

A notre arrivée, nous avions constaté sur notre table d’étranges feuilles jaune orangée, que nous pensions être des sculptures.

En réalité, il s’agissait de croustillant de polenta, à couper soi-même dont l’originalité a rapidement fait oublier l’absence de réel intérêt gustatif.

La dégustation s’est poursuivie par une première mise-en-bouche offerte par la maison, composée d’une tranche de saumon mariné à l’huile de sapin avec une éponge fumée (plus précisément un pain ayant la consistance d’une éponge), le tout, bien évidemment fait maison. Tout simplement divin. Le saumon était parfumé et tendre à souhait.

Deuxième mise-en-bouche de la maison, un œuf vidé de son blanc, cuit dans un bouillon de poulpe et agrémenté d’une cuillère d’huile de truffe blanche.

Dernière petite dégustation , mais non des moindres, un gressini aux noisettes.. L’unique regret étant de s’en être fait offrir qu’un seul.

Dommage également que ces petites merveilles ne soient pas commercialisées!

Ces prémices culinaires n’eurent comme effet que de nous faire impatienter encore davantage à l’idée de déguster notre entrée sobrement intitulée « carpaccio e salada ».

En réalité il s’agissait d’un carpaccio de bœuf qui avait mariné, et de ce fait cuit, pendant 10 jours dans de l’huile et des herbes, jonché par des rondelles d’oignons confits à la vanille, déposé sur une purée de haricots blancs Borlotti, le tout accompagné d’une Tortea, autrement dit une galette croustillante et savoureuse de pommes de terre et oignons.

En même temps que nos entrées, un panier de pains maison nous fut apporté, composé de foccaccia et de pain à la farine de kamut encore tout chaud.

Les plats furent également un pur ravissement.

Risotto au parmesan, réduction de vinaigre balsamique et encre de seiche croquante pour lui.

Canerdoli à la ricotta, pesto, homard et espuma de homard pour moi. Les canerdoli étant en fait des sortes de petits gnocchis constitués à base de ricotta.

A la fin des plats, vint le moment de choisir notre dessert…

Le dessert était, en réalité, l’une des raisons principales nous ayant conduit à choisir le Ciasa Mia..

En effet, l’établissement propose à sa carte un dessert des plus originaux intitulé « dessert sur la table »… Dessert qui se partage nécessairement à deux.

Le Chef en personne se déplace, ainsi, à votre table, et y étale une sorte de tapis ciré sur lequel il va dresser votre dessert (plutôt « vos desserts »).

Pour ce faire, il se pare d’un charriot de gourmandises composés de divers siphons, glacières, fruits frais etc.

Il est vrai que ce dessert, unique, est relativement cher (20 euros par personne), mais nous ne pouvions passer à côté de cette curiosité qui avait, en partie, motivé notre déplacement.

Astuce THCF : si vous voulez bénéficier de ce dessert, il vous faudra nécessairement le spécifier au moment de votre réservation.

Avant de venir plus amplement sur cette curiosité sucrée, je me dois de m’arrêter sur le pré-dessert qui nous fut proposé, à savoir une succulente, et à peine sortie du four, brioche aux graines de pavot et crème de vanille.

Le moment tant attendu arrivait enfin, et nous entendions déjà les petits roues du charriot qui allait ravir tous nos sens.

La nappe déposée, le Chef commença sa valse des desserts devant nos yeux ébahis.

Il étala en premier, ça et là, du granité au yaourt, qu’il agrémenta rapidement de coulis d’abricots et de myrtilles. Il façonna ensuite, une quenelle de glace à l’abricot, une quenelle de glace à la framboise aromatisé au sapin (peu appréciée) et enfin une quenelle de sorbet à la betterave (qui, à mon sens, aurait été plus agréable dans une entrée). Muni d’un premier siphon, il agrémenta notre table d’un espuma de cacao. Il déposa ensuite sur deux cuillères, une mousse au cacao et Amaretti. Il étala enfin pêle-mêle : une mousse de pèches, une génoise aux chocolat et cacao, une pèche pochée surplombée de chantilly et d’une délicieuse tuile aux amandes. Quelques framboises fraiches, et fraises trempées dans du chocolat noir vinrent achever ce magnifique tableau éphémère.

Ce délicieux repas se devait de se terminer par un succulent café agrémenté de petites mignardises savoureuses, à savoir : un bouchon de polenta et raisins secs, un biscuit sec aux amandes et une meringue aux noix.

Après tant d’éloges, il est évident que le bilan de cette soirée fut des plus positifs, et les photos prises suffiront, je pense, à vous convaincre de la succulence de cette adresse qui donne toute sa noblesse à la haute gastronomie italienne.

Le seul bémol tient, bien évidemment, aux prix qui concordent à l’adjectif « gastronomique ».

A titre d’information, nous avons réglé une note de 184 euros, soit 92 euros par personne correspondant à deux entrées, deux plats, le « dessert sur la table », une bouteille de vin, une bouteille d’eau gazeuse et deux cafés.

Cette adresse, pour moi désormais incontournable pour tous les amoureux de la cuisine italienne, sera donc vivement recommandée pour une occasion particulière qui permettra ainsi d’oublier plus facilement le montant de l’addition.

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